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Pierre-Henri Haller

Du principe de précaution

Cadre de santé kinésithérapeute

Issu de la philosophie éthique et politique, transposé par les questions environnementales en norme juridique, le principe de précaution se distingue de la prévention par la tentative d’anticiper des risques potentiels non actuellement identifiés formellement au regard des données de la science. Dans le champ de la médecine et de la kinésithérapie, ce principe, réhabilitant la prudence face à l’incertitude comme une vertu, loin d’introduire un immobilisme devant le risque, peut éclairer nos choix et nos actions, dans les champs intra-, inter-, et méta- professionnels.

 

Le principe de précaution, en dépassant ses connotations juridiques, ré-introduit la prudence devant l’incertitude dans les activités de soins. Il suppose à la fois de penser des dispositifs de prévention basés sur la preuve, et d’anticiper la complexité des conséquences à venir de nos actes, en intégrant le contexte de nos actions. Sa déclinaison crée une responsabilité nouvelle, basée sur l’action, qui décline une déontologie prescriptive et enrichit l’éthique professionnelle d’une sagesse pratique, basée sur la dialogie entre la preuve et le doute.

 

Puissions-nous intégrer cette prudence, cette écologie et cette dialogie dans nos projets de formation.

 

Texte intégral (accès réservé aux membres)

Collège National de la Kinésithérapie Salariée

Villa Justine 1B 26 chemin du Vallon de Toulouse 13009 Marseille.